Le mariage
Le mariage traditionnel à Djerba est riche en évènement et en symboles. Il est plus que l'union de deux individus, il unit deux maisons au sens d'unité domestique. Tout au long du déroulement de cette cérémonie on observe deux lieux de fêtes, deux rituels planifiés à des moments et des jours bien précis. Les maisons des futurs époux sont mises en relation tout au long du déroulement du mariage par un échange d'objets qui représentent un dialogue symbolique et codifié. Ces dons (sucres, œufs, henné…) sont échangés en paire ce qui symbolise l'union de deux familles, mais malheureusement souvent il y a rivalité et surenchère d'une famille à une autre. Parmi le langage des signes que les deux maisons peuvent échanger, c'est que la famille de la future épouse envoi un enfant qu'on appelle «sabeg rezgou», cet enfant symbolise l'innocence et la baraka que la femme apportera au foyer de son futur mari, et l'œuf qu'il accrocha dans un coin de la chambre des futurs époux symbolise la fécondité. L'échange du henné, plante de la joie, lors du déroulement du mariage semble être un élément essentiel. Les femmes principales utilisatrices du henné se nourrissent de croyances populaires, elles y puisent la force et le courage afin d'affronter les changements du foyer. Le henné est aussi un lien magique qui les protège, les aide et leur apporte le rêve. Les femmes en particulier, ont différentes raisons de se protéger contre le mauvais œil, la vengeance, la jalousie etc.. Le henné est appliqué sur les mains et les plantes des pieds, avec des formes géométriques tel que le cercle (symbole de l'absolu), le carré, le losange (symbole de féminité chez les berbères). Et aussi des formes faisant référence à quelques animaux comme le poison (signe d'abondance, de fécondité, de sérénité), le serpent (représente chez les berbères la continuité de la relation entre l'homme et la femme et représenté par des traits parallèles ou sinusoïdal continus). La jeune mariée est conduite à la maison du mari, la nuit tombé, par un cortège bruyant. Elle-même ne voit rien du trajet puisqu'elle est amenée dans un palanquin à armature de bois d'olivier recouverte de divers voiles solidement attachés par une ceinture de tissu blanc sur le dos d'un dromadaire : la jahfa. Ce cortège symbolise le déplacement de la femme du foyer parental vers son nouveau foyer, durant le trajet le cortège attire l'attention en avertissant, en parlant par des gestes et des actes chaque moment du passage d'une maison à l'autre, on entend alors des chants, des youyous, des bruits du tambour et même parfois des coups de fusil afin d'attirer la baraka. A l'arrivée du cortège, le mari jette un œuf au-dessus de la jahfa. Ce geste à beaucoup de significations chez les anciens habitants de Djerba, puis que l'œuf c'est le symbole de vie, de fécondité, de fertilité, de renaissance et de chance. L'œuf est, tout simplement, un synonyme de l'indestructibilité de la vie, et la ponte régulière de la poule est un signe visible du caractère fécond et maternel de la femme. Ce geste est souvent accompagné de chants religieux, puis la mariée est portée par un proche qui peut être son frère ou son oncle maternel ou autre parent très proche vers la chambre des mariés. Durant le rituel du mariage, le mari est appelé sultan (roi ou chef) et son témoin wasir (ministre). Cette appellation non négligeable à une dimension politico-social, elle prépare l'époux à sa nouvelle responsabilité, lui donne le courage d'affronter les difficultés de la vie et lui offre une certaine indépendance familiale. L'une des rituels le plus marquant du mariage Djerbien c'est la barboura ou bien le rite de l'olivier sacré. Cette pratique a lieu le dernier jour du mariage en général après le couché du soleil. Le mari est habillé en costume traditionnel blanc « El-houli », escorté par un cortège composé d'hommes et de femmes, on entend alors des chants inspirés d'une coutume berbère lointaine et accompagné d'un rythme de darbouka (tambour) . Arrivé à coté de l'olivier, le mari effectua alors les sept tours du Zelmati(olivier), puis l'une de ses proches arracha une branche de l'olivier et la lui donna, ensuite le mari fouetta les célibataires qui l'entouraient et qui désiraient trouver une partenaire. Cette branche sera gardée pendant quelques jours dans la chambre nuptiale. Si on jette un regard critique sur ce rituel, on découvre que l'olivier chez les anciens habitants de Djerba symbolise la vie et la stabilité familiale représentée par ses racines enfoncées dans le sol, aussi synonyme de la force, puisque l'olivier défie un terrain aride pour donner richesse et prospérité, l'olivier arbre millénaire, est aussi signe de continuité représentée par les branches symbolisant les enfants.
Costume de la femme le jour de la jelwa
Du henné appliqué sur les mains d'une femme
Un mariage traditionnel
Coutumes & traditions
Le rituel de l'olivier sacré (barboura)
 Présentation Coutumes et traditions Architecture Gégraphie Tourisme Histoire Les villes Multimédia Album Photos Musique Vidéos Annuaire Football Forum Contact